Collectif des marocains
d’Europe
L’Appel de Strasbourg
5 Mai 2007
Nous, les signataires de cet
appel, réunis au sein de la
Coordination du Collectif
des Marocains d’Europe,
considérons qu’il est de
notre devoir, en tant
qu’acteurs associatifs issus
de l’immigration marocaine,
d’apporter notre
contribution au débat et à
la réflexion engagés au
sujet de la mise en place
future, du Conseil Supérieur
de la Communauté Marocaine à
l’Etranger.
Nous souscrivons et
soutenons cette initiative
de sa Majesté le Roi Mohamed
VI, qui a produit des
effets positifs, créant
ainsi une dynamique de
débat.
Cette dynamique a le mérite,
aujourd’hui, de démontrer la
richesse et le pluralisme du
mouvement associatif issu de
l’immigration marocaine,
mais aussi, les compétences
individuelles et l’intérêt
que portent les marocains à
la Mère Patrie.
Nous notons avec
satisfaction que des
propositions intéressantes
et complémentaires, dont
certaines très détaillées,
ont été avancées par nos
compatriotes au sein
d’autres collectifs et à
des occasions diverses :
Plateforme Intercontinentale
des MRE, CONGRESS, AMOME, AL
MONADARA, Initiative -CME
2007-, association
TOUBKAL….ainsi que des
contributions individuelles
diverses
Droit de vote et
Citoyenneté :
Nous prenons acte des
facteurs de droit, d’ordre
technique et d’éthique, qui
s’opposent à la
participation directe des
RME aux législatives
marocaine. Nous constatons,
d’ailleurs, que
l’immigration marocaine est
en évolution permanente
vers une citoyenneté active
dans les pays d’accueil, qui
est la voie incontournable
d’une intégration parfaite.
A ce sujet, nous incitons
nos concitoyens, notamment
les bi nationaux, à
s’impliquer davantage dans
la vie sociale et politique
des sociétés d’accueil, pour
une meilleure intégration
sociale, pour s’opposer aux
mesures de discriminations
susceptibles de frapper les
membres de notre communauté
et pour jouer pleinement
notre rôle en faveur de la
paix sociale et en faveur du
dialogue inter-culutrel et
inter-religieux.
Cependant, les marocains de
l’étranger, y compris les bi
nationaux, demeurent
attachés à la mère patrie.
Cette réalité est confirmée
par le retour massif des RME
au Maroc, lors des grandes
vacances, et ils
participent d’une manière
significative à l’économie
nationale par le transfert
important des devises mais
aussi par les
investissements directs dans
les différents secteurs
économiques du Maroc.
Le Conseil Supérieur de la
Communauté Marocaine à l’Etranger,
nous paraît une formule
saine et adaptée à la
réalité des aspirations des
marocains de l’étranger,
dans son double désir : de
maintenir le lien avec la
mère patrie, et s’impliquer
dans une citoyenneté active
au sein des sociétés
d’accueil.
Cependant, le Conseil
Supérieur de la Communauté
Marocaine à l’Etranger, ne
peut réussir dans sa mission
que s’il répond à certaines
exigences de démocratie et
de représentativité, dans sa
composition et dans son mode
fonctionnement.
Le
Conseil Consultatif des
Droits de l’Homme et la
Mission de consultation sur
le Conseil Supérieur de la
Communauté Marocaine à l’Etranger :
Dans son discours du 5
novembre 2006, le Chef de l’Etat
a annoncé la création du
CSCME, et a confié
préalablement une mission de
consultation au CCDH.
Force est de constater que
les premiers pas du groupe
du CCDH, chargé des
consultations pour le CSCME,
ont fait l’objet de
critiques et d’inquiétudes
exprimées par de nombreuses
associations issues de
l’immigration marocaine.
Pour nous, le Conseil
Supérieur de la Communauté
Marocaine à l’Etranger, ne
peut être l’expression d’un
courant politique, il ne
peut être une tribune
politique à partir de
laquelle les uns où les
autres se donnent le droit
d’exclure, au nom d’un passé
ou au nom d’une idéologie ou
d’un courant de pensé
Nous considérons chaque
Marocain sur une terre
d’immigration comme un
Marocain entier.
Le
Conseil Supérieur de la
Communauté Marocaine de l’Etranger
doit être représentatif de
la communauté marocaine de
l’étranger, dans son
pluralisme et sa diversité :
Pour nous, le CSCME doit
rassembler les marocains et
conjuguer les compétences et
les expériences au service
de tous, il ne peut devenir
le prétexte à des règlements
de compte ou à des pratiques
d’exclusion, sous peine de
perdre sa crédibilité.
Pour nous, le CSCME ne peut
réussir sa mission que s’il
prend en compte dans sa
composition l’histoire et la
réalité de l’immigration
marocaine, y compris les
étudiants, y compris les
associations cultuelles qui
ont pris en charge
volontairement la gestion du
culte de la communauté, sans
oublier les membres de la
communauté juive marocaine
qui restent attachés à leur
marocanité.
Nous lançons un appel à Sa
Majesté le Roi, Mohamed VI,
à qui appartient
l’initiative, afin de
veiller à ce que ce futur
Conseil Supérieur de la
Communauté Marocaine à l’Etranger,
respecte le pluralisme et la
diversité de l’immigration
marocaine.
Pour
un CSME, Indépendant et
Démocratique :
Nous
voulons un CSCME dont la
composition est issue
majoritairement des
Marocains de l’étranger, à
70% du conseil, dont les
membres seront élus dans les
circonscriptions
consulaires, et le nombre
pour chaque circonscription
sera déterminé en fonction
du nombre de marocains
inscrits aux consulats. Les
sièges à pourvoir par pays,
seront bien entendu, définis
proportionnellement au
nombre de marocains
résidents.
Les 30% restants seront
réservés aux nominations des
personnalités qualifiées et
des représentants des
différents Ministères ayant
à traiter de la question de
la communauté marocaine de
l’étranger.
Nous voulons un CSCME, qui a
la franchise requise et la
liberté de ton afin de
défendre les intérêts des
RME sans concession.
Un CSCME qui aura l’audace
de dénoncer et stopper les
dérives administratives,
d’ici et de là bas, dont
sont victimes les RME, lors
de leurs démarches aux
services consulaires, et
lorsqu’ils sont victimes des
abus administratifs ou
victimes d’escroquerie dans
leurs démarches
d’investissements au Maroc,
privant ainsi, les Marocains
de transfert de compétences
et de création d’emploi.
Enfin, les membres élus au
sein du CSCM pourront
procéder à l’élection en
tant que grands électeurs
des représentants, dont le
nombre restera à déterminer,
au sein de la deuxième
chambre parlementaire
marocaine.
Strasbourg le 05 Mai 2007
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